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Leah Tillemans
Doctorante
À l'IGD jusqu'en 2015

 

J’ai suivi une formation de géographie et économie au niveau bachelor à l'université de Fribourg, puis un master en études urbaines à Lausanne. Depuis 2009, je suis assistante à l'université de Lausanne et je réalise une thèse sous la direction du Prof. Jean Ruegg (Unil) et du Prof. Roland Prélaz-Droux (Heig-Vd).

Très tôt, mon intérêt s’est porté sur l’aménagement du territoire et en particulier sur le décalage qui existe souvent entre le projet d’intention (des objectifs généraux de l’aménagement du territoire au projet d’urbanisme) et sa mise en œuvre. Cette entrée, m’a amenée à m’interroger sur les mécanismes de production de la ville, notamment sur les rapports entre propriété foncière (essentiellement privée) et régulation publique. Quelles capacités les collectivités publiques ont-elles pour agir sur les usages du sol ? Comment les valeurs foncières sont-elles produites et redistribuées dans le projet? Quels acteurs en bénéficient ? Telles sont certaines des questions qui se posent. C’est dans ce champ largement interdisciplinaire, où se mêlent urbanisme, droit, économie spatiale et immobilière, géographie et sociologie, que j’essaie de comprendre l’impact non seulement du cadre légal et des instruments, mais plus encore des modalités d’organisation et de conduite des projets, d’interaction et de négociation entre acteurs privés et publics sur l’aboutissement des projets.

Ces questions ont pu être explorées dans divers cadres. La collaboration à un projet de recherche européen COST, centré sur les régimes légaux et instruments fonciers permettant aux collectivités publiques de mettre en œuvre leurs objectifs d’aménagement, m’a permis de développer un regard comparatif sur ces enjeux. Convaincue que ce décentrage est fondamental pour mieux éclairer et cerner la problématique foncière en Suisse, je l’ai poursuivi à travers un séjour à l’université de Nijmegen afin de me familiariser avec le modèle néerlandais, souvent cité comme référence pour sa maîtrise du foncier. Dans la même idée, je collabore actuellement avec un réseau de chercheurs de l’ADEF (association des études foncières) à la publication d’un ouvrage de référence sur le foncier.

Ces diverses expériences m’incitent à concevoir la production de la ville comme un processus de négociation entre acteurs aux ressources diverses, au sein duquel la variable foncière joue un rôle clé. Souhaitant approfondir cette question sous un autre angle, j’ai eu l’occasion de travailler avec des designers dans le cadre d’une formation CAS en civic design à l’école d’art et de design de Genève (HEAD). Dans le cadre de deux études de cas menées à Marseille et à New York, nous avons explicitement chercher à explorer le rôle du design, non comme une représentation du projet ou comme la finalité du projet d’urbanisme, mais comme une ressource permettant d’intervenir dans le processus de production de la ville.